Le Parcours de la ville de Nuits-Saint-Georges

Nuits-Saint-Georges, ville de 5 700 habitants, est mondialement connue pour ses vins et ses personnages illustres qui ont marqué l’histoire par leurs savoir-faire, aussi scientifiques qu’artistiques. Suivez le guide pour découvrir les faces cachées de la ville…

Cité viticole de premier plan, elle s’est longtemps appelée NUYS ou NUITS Au moment de l’arrivée du chemin de fer en 1849, et pour éviter toute confusion avec un autre Nuits dans l’Yonne situé sur la même ligne, la compagnie PLM désigna Nuits par le nom de « Nuits-sous-Beaune ». Les Nuitons insistèrent pour obtenir en 1892 le droit d’ajouter plutôt le nom du climat le plus fameux, mais surtout le plus ancien puisque datant de l’an 1000 : « Saint-Georges », en même temps que Vosne devenu Vosne-Romanée ou Chambolle devenu Chambolle-Musigny.

Parcours François Thurot, Corsaire 1727 – 1760

Fils d’un maître de poste aux chevaux né à Nuits le 22 Juillet 1727, il embarque à Boulogne à l’âge de 17 ans ; d’abord mousse, puis matelot et enfin capitaine, tantôt capitaine de la Marine Royale, tantôt commandant de navires en course. Hardi navigateur, il infligea de lourdes pertes au commerce maritime des anglais et mourut au combat au large de l’Ile deMan en Mer d’Irlande le 28 Février 1760 à bord de la frégate « Maréchal-de-Belle-Isle » à la tête de l’escadre qu’il commandait.

Départ : Office de Tourisme

1. La Poste et l’Office de Tourisme

Au début du XIXème siècle, le bâtiment abrite des halles. Elles sont l’endroit précis où les habitants de la Plaine et de la Côte commercent. Seulement, les nuisances olfactives des marchés de poissons gênent les habitants du quartier du centre-ville et de ce fait, elles sont déplacées en 1849 à l’actuel emplacement du marché couvert. L’ensemble a été totalement remanié, ne conservant que quelques unes des anciennes arches pour abriter la Poste (initialement P.T.T. : Postes – Télégraphe – Téléphone), l’Office de Tourisme et un logement. L’originalité de la façade mérite le détour.

2. Les halles de Nuits-Saint-Georges

Le bâtiment actuel qui datait de 1906 a été incendié par des maquisards fin 1943 parce qu’il contenait du matériel de l’armée allemande. Il a été reconstruit après la libération. Il abrite aujourd’hui tous les vendredis matins le marché local très apprécié des locaux et des touristes. Une salle des fêtes d’environ 400 places a été aménagée au premier étage.

En chemin, rue Thurot, on observe différents types de porches qui correspondent à une utilité particulière : les portes carrées avaient une vocation commerciale (transports et accueil de marchandises), tandis que les portes en plein-cintre matérialisaient l’entrée des auberges pour les cochers ayant fait un long périple.

3. Le Caveau Nuiton - La Confrérie : « Jamais en vain, toujours en vin ! »

La Confrérie des Chevaliers du Tastevin, de renommée mondiale, est née le 16 Novembre 1934 dans ce Caveau Nuiton lors d’une dégustation entre d’optimistes vignerons désireux de promouvoir les vins de Bourgogne en cette période où sévissait une grande crise vinicole. « Puisque nos vins ne se vendent pas, disaient-ils, invitons nos amis à venir trinquer avec nous et constater que ce sont toujours comme au temps de Saint-Bernard de Cîteaux les meilleurs vins de la Chrétienté… ». Conscients des gestes simples de leur labeur, ils en codifièrent les rites, en utilisant un vocabulaire et un cérémonial dignes de Rabelais, souhaitant avant tout affirmer la qualité de leurs vins et leur propre fidélité à la terre qui les produisait.

Née sur la Côte de Nuits, elle a eu pour premiers dirigeants deux nuitons célèbres, Georges Faiveley et Camille Rodier.

La Confrérie est un formidable outil de promotion internationale de tous les vins de Bourgogne. Chaque nouvelle intronisation se déroule dans le cadre remarquable du Château du Clos de Vougeot, son chef d’ordre, au cours de « chapitres » mémorables.

4. La rue Thurot

Cette rue a été construite contre les anciens remparts de la cité, incendiés pendant les guerres de religion en 1576.
On remarque le long de cette rue, à l’est, les belles propriétés qui ont été construites au 19ème par des négociants au moment de l’extension de la ville.

Certaines sont encore privées, d’autres sont devenues publiques : le cinéma est installé dans la propriété d’Henri de Bahezre, bienfaiteur de la ville et ancien maire ; l’école Henri Challand, dans celle, éponyme, d’un industriel fondateur d’une marque de jus de fruits.

La D974 a toujours constitué le grand axe de circulation, après s’être appelée route royale qui séparait Nuits-Aval de Nuits-Amont, elle est devenue impériale puis nationale. Elle est désormais départementale.

5. « Jardin de l’Arquebuse/Anglais », aux nombreuses anecdotes

Ce jardin était le lieu d’exercice des arquebusiers, membres de la Société de l’Arquebuse créée au XVème siècle sous le nom de Compagnie Royale des Chevaliers de l’Arquebuse et qui a perduré jusqu’au XVIIIème siècle. Ils s’exerçaient chaque dimanche au maniement des armes à feu et un concours avait lieu une fois par an. Il s’agissait d’abattre un oiseau de boisappelé « pegay » ou « papegay » (perroquet). Le vainqueur était nommé Roi, conduit en triomphe à l’hôtel de ville, il devait être nourri par la population pendant un an. Si le Roi conservait son titre trois ans de suite, il devenait Empereur.

On peut encore voir l’espace dans lequel les arquebusiers s’entrainaient car les arbres qui le délimitent ont été soigneusement conservés.

Quant au terme de « jardin anglais », celui-ci se rapporte à une approche purement paysagère, définissant un style avec des formes irrégulières, opposé au « jardin à la française ».

A l’origine, le monument aux morts était érigé devant la mairie mais il mettait mal à l’aise certains jeunes mariés qui en sortaient pour se faire photographier. Depuis, il a été déplacé et installé à son actuel emplacement. Il est l’œuvre d’un célèbre sculpteur bourguignon, Paul GASQ (1860-1944), et a été réalisé entre les deux guerres.

Le wagon représente simplement un jumelage qui existe depuis 1958 entre la ville de Nuits- Saint-Georges et la commune de Tamines située en Belgique. Une rue est consacrée à cette union. Il est à noter que Tamines a fusionné avec 6 autres communes pour devenir Sambreville depuis près de quarante ans.

En levant les yeux au ciel, on aperçoit une girouette qui matérialise l’emplacement de l’ancienne maternité, aujourd’hui maison de vins. Certains nuitons n’oublient pas qu’ils sont nés ici ! C’est presque au même endroit, aussi, mais bien avant, qu’est né le corsaire François Thurot, enfant d’une famille nuitonne (voir plaque rue Camille Rodier).

6. Musée et bibliothèque

Le musée partage avec la bibliothèque les locaux de l’ancienne maison de négoce de vins de Camille Rodier, l’un des fondateurs de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. Dans ce musée, en sous-sol, se trouvent des collections archéologiques provenant du site gallo- romain « Les Bolards », situé à l’est de la commune. A l’étage du musée, plusieurs salles sontconsacrées à des expositions temporaires annuelles. La bibliothèque est devenue aujourd’hui médiathèque intercommunale ; elle abrite les fonds documentaires de la commune qui en constituent l’un des patrimoines précieux.

7. Rue de Dijon – Propriété Dufouleur Frères

Maison d’habitation bâtie en 1865 par Paul-Eugène Dupont, maire de Nuits-Saint-Georges de 1864 à 1870. En 1878, les sœurs Ursulines dont le couvent était alors situé Quai Dumorey en bordure de la rivière Meuzin au centre-ville, la reçoivent en don, l’agrandissent et y installent une institution pour jeunes-filles. La Loi du 9 Décembre 1905 en faveur de la laïcité, concernant la Séparation des Eglises et de l’Etat, les en chasse et la maison est confisquée. Mise en vente vers 1910, elle est achetée par Joseph Dufouleur et redevient maison d’habitation. De 1914 à 1918, elle est réquisitionnée en partie, devenant l’Hôpital Militaire N° 33. De 1922 à 1939, la voie ferrée du petit train à vapeur appelé « Tacot », reliant Dijon à Beaune par les « Hautes Côtes », en passant par Nuits, la longe au sud sur l’actuelle Rue Caumont-Bréon. Entre 1940 et 1945, les allemands occupant la ville y installent leur « Kommandantur » tout en laissant quelques pièces à la famille Dufouleur dont les trois fils, officiers, ont été engagés sur le front en 1939 (un tué, un blessé, un prisonnier). Depuis 1933 environ, la propriété est utilisée pour l’activité commerciale de la Maison de Vins Dufouleur Frères. A noter le percement de la grande entrée en hémicycle sur la route de Dijon en 1992 avec la pose d’une grille du XVIIIème provenant d’une propriété de la famille.

8. Maison GEISWEILER

L’ensemble immobilier date du XVIIIème siècle. François Geisweiler y fonde une maison de vin en 1804. De renommée internationale, la « Maison Geisweiler et Fils » servit alors les principales cours royales européennes. La marque eut son siège à Nuits-Saint-Georges pendant près de deux siècles, y connut différents propriétaires, dont un, nommé Rossigneux, fit dessiner un rossignol sur les étiquettes des bouteilles de vin. Les bâtiments ont été rachetés au début du XXIème siècle et restaurés. La toiture, elle-même totalement refaite, s’inspire des motifs de la cour intérieure des Hospices de Beaune. De nouvelles lucarnes ont été apposées. A l’intérieur, a été également restaurée une remarquable baie à vitrages cintrés aux motifs floraux style Art Nouveau.

9. Rue Camille Rodier, 1890 – 1963

Issu d’une famille nuitonne propriétaire d’une maison de vins, Camille Rodier est né à Nuits en 1890. Professionnel de qualité, il fut Président du Syndicat d’Initiatives local et l’un des fondateurs en 1934 de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin dont il devint Grand Chancelier. Véritable et génial animateur, homme truculent, bon vivant et cultivé, il écrivit aussi différents ouvrages sur le vin et la vigne, tel « Le Vin de Bourgogne » en 1920 ou « Le Clos de Vougeot » en 1931. Il est décédé le 24 Février 1963.

Au carrefour, au feu avec la route de Dijon, se trouvent quelques très belles bâtisses, typiques des propriétés de la Côte de Nuits et qui abritent des maisons de négoce. L’une d’entre elles vient d’être restaurée et dotée d’un toit inspiré de celui des Hospices de Beaune.

10. Mairie, Place d’Argentine / Place du Cratère et buste de Félix Tisserand

L’hôtel de ville, en tant que tel, dispose d’une très belle façade grâce à son tympan sculpté représentant l’abondance des vendanges… et son parfait équilibre architectural.
La place qui est située devant l’hôtel de ville, anciennement place Villeneuve a pris le nom d’Argentine le 30 janvier 1949 pour remercier ce pays pour toute l’aide alimentaire qu’il a accordée aux habitants à la fin de la seconde guerre mondiale.

François-Félix Tisserand, fils d’un tonnelier de Nuits né en 1845, fit des études scientifiques à Paris. Directeur de l’Observatoire de Paris, membre de l’Institut, il a rédigé un ouvrage qui fait aujourd’hui encore référence dans le milieu de l’astronomie : le traité de mécanique céleste. Grâce à ses calculs et démonstrations, il donne une représentation de l’univers et de ses forcesmagnétiques. Les mouvements des planètes sont ainsi dévoilés. Grâce à tout cela, les Américains ont pu aller sur la lune, où il existe d’ailleurs un cratère Tisserand.

Sur la lune, il existe aussi un cratère Saint-Georges. En effet, une étiquette de « Nuits-Saint- Georges », cuvée spéciale « Terre-Lune 1969 » a été déposée par la mission Apollo XV à 17h30 le 31 juillet 1971 dans un cratère lunaire baptisé en même temps du nom de notre cité. Les Américains rendaient ainsi hommage à Jules Verne et à son voyage autour de la lune, sans pour autant oublier Nuits (qui ne s’appelait pas encore Saint-Georges), ville que le célèbre écrivain avait mentionnée dans son ouvrage. Peu après, la partie ouest de la place d’Argentine est devenue « place du cratère Saint-Georges ».

11. Rue Julie Godemet

Au 8 rue Julie Godemet, remarquable par son architecture, cette maison est un parfait exemple des belles demeures de la Côte au XVIIIème siècle ; elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Jadis « Maison de maître », elle a abrité une banque lors de l’essor industriel de la cité dans la deuxième moitié du XIXème siècle, puis elle est devenue maison particulière. Aujourd’hui elle a été découpée en plusieurs appartements.

12. Rue Fagon, Médecin 1638 – 1718

Né à Paris le 11 Mai 1638, très tôt orphelin, Guy-Crescent Fagon fait de brillantes études et obtient son titre de Docteur en médecine en 1664. Également passionné de botanique, il contribue à l’embellissement du Jardin du Roi à Paris, actuel Jardin des Plantes et est le principal rédacteur du catalogue de ce jardin dans lequel sont décrites 4.000 espèces. D’abord médecin de La Dauphine en 1680, il est nommé Premier Médecin du Roi Louis XIV en 1693. C’est grâce à lui, dit-on, que les vins de Bourgogne en général et ceux de Nuits en particulier furent largement consommés à la table du Roi dès 1695. La petite histoire raconte aussi qu’avec ajout d’une petite quantité de quinquina, il aurait permis au Roi de conserver toutes ses facultés viriles. Il décède à Paris le 11 Mars 1718.

13. Rue Gassendi

Jean-Jacques Basilier Basilien, Comte de Gassendi est né le 18 Décembre 1748 à Digne et est décédé à Nuits le 14 Décembre 1828.
Artilleur, Général de Division en 1805, Conseiller d’Etat en 1807, Sénateur en 1813, Pair de France en 1815 pendant les « Cent Jours », il s’est distingué au passage du Col du Grand Saint Bernard ainsi qu’à Marengo. Il épousa une nuitonne, Reine-Sophie Soucelier.

Au cours de sa carrière il fit la connaissance au Régiment d’artillerie d’Auxonne d’un jeune officier nommé Napoléon Bonaparte. L’histoire raconte que ce dernier lui rendit de fréquentes visites à Nuits, où il y découvrit la vie…. . Cette « romance » est matérialisée par la mise en place d’un cheval cabré, sur un des pignons de la rue (proche de la rue Fagon).

Sur un petit bâtiment accolé à une maison particulière se situe l’école Marie Maignot, où l’on peut remarquer l’inscription « entrée des élèves ». Il s’agissait d’une école de filles, dont le nom de l’établissement rend hommage à cette veuve qui légua à la municipalité son pensionnat. Pour l’anecdote, les jeunes filles devaient défiler les unes après les autres dans un petit hall pour saluer la vieille dame, soucieuse de politesse et de bonne éducation.

En levant les yeux, au milieu de la façade, le blason de Nuits-Saint-Georges est inachevé. En effet, les trois roses quinte feuilles sont restées de simples ronds.

14. Rue du Grenier à Sel

Le grenier à sel de Nuits fut installé en 1398 par Philippe le Hardi, premier des quatre Grands Ducs Valois de Bourgogne. Détruit par le feu en 1576, il fut reconstruit à son emplacement actuel au n°16 (le 1er Grenier à Sel était tout proche de la Porte Dijonnaise, à l’entrée nord de la ville). Le sel, reconnu comme indispensable agent de conservation, était entreposé et séché dans des greniers. Sous l’Ancien Régime, sa vente relevait d’un monopole royal et était soumise à une taxe indirecte, la gabelle. Impôt le plus honni de notre histoire de France, la gabelle fut abolie à la Révolution.

Des notables de la ville étaient chargés de poursuivre les contrebandiers. C’était une charge enviée car elle donnait droit à des privilèges. Le Grenier à Sel est aujourd’hui propriété d’une famille vigneronne qui l’utilise pour son activité après l’avoir soigneusement restauré et transformé.

15. Eglise Saint-Denis et réseau de caves souterraines

Sur cet emplacement situé dans l’enceinte des fortifications de la ville se trouvait à l’origine la Chapelle Notre-Dame. Celle-ci devint en 1610 une Collégiale dédiée à Saint-Denis quand les chanoines du Chapitre de Saint-Denis qui siégeait à Vergy y trouvèrent refuge après la destruction de la place forte décidée en 1609 par Henri IV. Ce bâtiment connut bien des vicissitudes au cours des siècles, particulièrement à la Révolution (les notaires entassaient leurs archives sur les poutres, fragilisant la charpente, l’église fut transformée en Temple de la Raison…). Sous le 1er Empire, Saint-Denis, ayant échappé aux démolisseurs, redevint Eglise. D’importants travaux étaient nécessaires. Il fut choisi de la raser et de la remplacer. En 1852 une souscription est lancée et en Septembre 1870 est inaugurée cette nouvelle église de style néo-roman, devenant alors Eglise Paroissiale de Nuits-Saint-Georges sous le vocable de Notre- Dame Saint-Denis. Elle présente en apparence un toit à la bourguignonne depuis les années 1980.

Les orgues, remarquables, ont été réalisées par Aristide Cavaillé-Coll, le facteur qui a refait celles de Notre-Dame de Paris. D’après lui, ces dernières sont les plus grandes et les plus « performantes », mais parmi les orgues de petite taille, ce sont celles de Nuits qui sont les plus grandes.

Il y aurait encore une crypte sous le bitume. D’innombrables galeries parcourent la ville de manière souterraine. Nuits-St-Georges a en effet la particularité d’être creusée de toutes parts. Cela permettait aux habitants de se réfugier, et surtout, de mettre à l’abri leurs denrées et richesses. Ville de commerçants, ces derniers et leurs stocks étaient des proies convoitées en temps de guerre.

En périodes de conflits, ces souterrains ont également servi de sépultures. Il fallait se débarrasser des corps afin d’éviter les représailles de l’ennemi. Les cadavres ont été jetés dans les puits, ce qui a valu aux nuitons l’interdiction de boire de l’eau pendant certaines périodes.

A proximité immédiate se situe la Rue Porte Fermerot qui donnait sur une porte ouverte plein ouest dans les fortifications équipée d’un dispositif de fermeture dit « fermerot » la condamnant pendant la nuit. Dans cette rue se trouve l’hôtel Bouhier, Jean Bouhier étant Président au parlement de Bourgogne, supposé être l’une des plus anciennes maisons de Nuits, peut-être la plus ancienne.

16. Le Meuzin

Plusieurs moulins et lavoirs profitaient jadis des eaux du Meuzin. Le cours d’eau était très capricieux, capable des pires dégâts, comme l’attestent les archives de Nuits-Saint-Georges qui conservent les procès-verbaux des inondations de 1747. En effet, au cours d’une forte inondation, sept enfants, cinq adultes, soixante-dix bêtes à cornes, cinq porcs et cent moutons périrent, tandis que les récoltes étaient anéanties.

En 1757, après une nouvelle inondation, on creuse un canal appelé plus tard quai Fleury, en souvenir de l’ingénieur portant ce nom qui dirigea les travaux des murs d’encaissement.

Dans les années 50, son cours a été totalement cuvelé et depuis Il n’est bien souvent qu’un mince filet d’eau mais ne déborde plus. Malheureusement, l’abreuvoir au pied des hospices et les derniers lavoirs ne sont plus alimentés et n’attirent plus aucune activité.

17. Rue Félix Tisserand

Dans la continuité du parcours, au n°31 nous passons devant la maison dans laquelle François Félix Tisserand a vu le jour le 13 janvier 1845. Ce personnage illustre décède à l’âge de 51 ans, en tant que directeur de l’Observatoire de Paris (biographie : cf. point 8).
Historiquement c’était une rue occupée par les vignerons et les tonneliers qui reliait le centre ville, où habitaient les propriétaires, et les vignes. Quelques armoiries restent sur les façades.

18. L’Eglise Saint-Symphorien et l’ancien cimetière.

Cette église consacrée à l’illustre martyr d’Autun Saint-Symphorien, fut bâtie de 1235 à 1280 environ dans le quartier des vignerons au pied des vignes, près de l’emplacement de l’ancienne Chapelle Saint-Julien, disparue. Ce chef-d’œuvre du patrimoine nuiton, en croix latine orientée, est typique de l’austère école romano-byzantine avec contreforts pleins, façade en pignon percée de trois fissures et baies ogivales, une porte d’entrée en plein cintre flanquée de chaque côté de trois colonnettes, un clocher carré de deux étages genre campanile byzantin. A l’intérieur, la nef aux trois travées à croisées d’ogives annonce la naissance du style gothique. Dans le clocher aux quatre cloches de volée se trouve également un carillon manuel de sept cloches des XVIIème et XVIIIème à l’origine, restauré et agrandi à trente-sept cloches en 1986. L’église, ravagée en 1569 puis en 1576 lors des Guerres de Religion, renaît réellement de ses blessures en 1608 date à laquelle il lui est offert une relique du saint martyr par l’Evêque d’Autun. Un porche prolongeant la nef a été ajouté en 1624.

D’autres restaurations furent entreprises au XIXème ; plus récemment aux XXème et XXIème de 1995 à 2007, concernant la totalité du bâtiment ainsi qu’une importante partie du mobilier dont une Poutre de Gloire et un Lutrin du XVème, une tribune du XVIème rallongée au XVIIIème et son escalier d’accès à vis du XVIIème. Puis, entre 2008 et 2015, les retables du XVIIème de même que plusieurs statues en bois doré et tableaux des XVIIème et XVIIIème ont été restaurés et rassemblés en un « Trésor » dans la Chapelle Saint Jean-Baptiste.

L’orgue remplaçant un instrument plus ancien de 1621 et son buffet datent de 1761. D’abord restauré au XIXème, il l’est à nouveau et agrandi à vingt et un jeux en 2017.
L’Eglise Saint-Symphorien est classée Monument Historique en 1913.

A voir aussi dans le cimetière autour de l’église d’intéressants monuments funéraires et de très anciennes tombes dont celles curieuses disposées en croix de « Jehan d’Argilly et sa famille entièrement décimée par la peste en 1637 » ainsi qu’un original monument maçonnique.

19. Le Temple métaphysique de la pensée pure et transcendantale

De qui cette maison fut-elle la propriété dans le passé ? Existe-t-il un lien avec la plaque dédiée à la Déesse Raison apposée au moment de la « Terreur » sur l’Eglise Notre-Dame Saint-Denis, arrachée sous le Concordat et cachée dans un jardin de la Rue Gassendi?
Est-elle trace de la présence d’une société proche de la franc-maçonnerie, discrète association philosophique et philanthropique existant en France depuis le début du XVIIIème siècle ? Les questions restent posées.

Lorsqu’ils l’ont restaurée au XXème siècle, les actuels propriétaires ont conservé le décor général ainsi que la plaque sur laquelle figurent des inscriptions en façade.

20. Château Gris

Construit en 1815 sur les hauteurs de Nuits-Saint-Georges, le Château Gris est l’un des symboles de la ville et plus particulièrement de son vignoble. Il est la propriété du Domaine Albert Bichot qui y cultive des blancs classés en Premier Cru, sur une parcelle de 0.70 ha, plantée en terrasse (ce qui est assez rare en Bourgogne). Il servait de « maison d’été » à la famille de Lupé qui y allait régulièrement s’aérer lorsqu’il faisait trop chaud en ville.

Le nom du Château vient tout simplement de la couleur grise de son toit en ardoise, alors que la tuile prédomine en Bourgogne. Depuis ce site, par temps dégagé, on peut apercevoir le Mont Blanc.
En faisant quelques pas vers le sud, sur la véloroute, on peut discerner la cuverie de la Maison Faiveley, plus ancien négoce de la ville, véritable cathédrale dressée au pied des vignes.

Est-elle trace de la présence d’une société proche de la franc-maçonnerie, discrète association philosophique et philanthropique existant en France depuis le début du XVIIIème siècle ? Les questions restent posées.

Lorsqu’ils l’ont restaurée au XXème siècle, les actuels propriétaires ont conservé le décor général ainsi que la plaque sur laquelle figurent des inscriptions en façade.

21. Le caveau des Ursulines

L’ancien couvent des Ursulines, habité par des religieuses chassées par la Révolution, est aujourd’hui un ensemble constitué par une cuverie monumentale et des caves majestueuses qui allient modernité et histoire. Cette solide bâtisse en pierre de Bourgogne est investie par un domaine de renom, celui de Jean-Claude Boisset ; elle permet depuis le haut de son toitvégétalisé d’avoir une vue imprenable sur les premiers crus de Nuits et sur la ville. Ce patrimoine bâti a été restauré en 2017 et 2018, avec authenticité et partage.

22. Siège Confrérie

Au numéro 2 de la rue de Chaux, est installé discrètement le siège de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, dans une ancienne maison de maître.
Depuis 1934, la Confrérie s’est donnée pour but la mise en valeur des produits de la Bourgogne, particulièrement de ses grands vins et de sa cuisine régionale, le maintien et le rétablissement des fêtes, coutumes et traditions du folklore bourguignon, le développement du tourisme en Bourgogne.

La Confrérie compte 12 000 chevaliers dans le monde. Actrice incontournable des grands événements régionaux, elle est à l’origine de la fête de la Saint-Vincent tournante, du Tastevinage et tient une quinzaine de « chapitres » par an dans le Château du Clos de Vougeot, rassemblant chaque fois plus de cinq cents convives venus du monde entier.

23. Place des Climats

Réaménagée en 2018, cette place met à l’honneur les Climats du vignoble de Bourgogne, et particulièrement quelques-uns des 41 Nuits-Saint-Georges classés en Premier Cru. Depuis le 4 juillet 2015, les Climats du vignoble de Bourgogne ont rejoint la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Chaque Climat de Bourgogne est une parcelle de vignes bien délimitée qui possède son histoire et bénéficie de conditions géologiques et climatiques particulières.
Chaque vin issu d’un Climat a son goût et sa place dans la hiérarchie des crus (Appellation Régionale, Village, Premier Cru, Grand Cru).

Les Climats sont plus de 1200 à se succéder sur un mince ruban courant de Dijon à Santenay, au sud de Beaune ; certains répondant à des noms prestigieux et mondialement connus comme les Saint Georges, Chambertin, Romanée-Conti, Clos de Vougeot, Montrachet, Corton, Musigny…

Le totem installé sur cette place apporte de plus amples informations sur cette thématique.

24. Château de Lupé

Après avoir traversé le Meuzin par la passerelle, direction le centre-ville, le Château de Lupé est visible au travers d’une petite porte en fer forgé.
Sur son emplacement était situé à l’origine un modeste hospice (maladrerie ou maladière) qui fut transporté sur l’autre rive du Meuzin au XVème siècle. (Voir Hôpital Saint-Laurent). Restèrent quelques bâtiments qui, devenus propriété et couvent de moines Capucins, servirent les siècles suivants entre autres d’accueil aux dignitaires ecclésiastiques. A la Révolution, la propriété est vendue comme bien national à une famille de négociants en vins. L’une des descendantes épousa Mr Zéphir de Lupé, originaire du Sud-Ouest de la France, lui apportant le château et le clos attenant en dot. Leur fils Henri fit carrière dans les armes auprès du Roi de Naples et servit dans les zouaves pontificaux contre Garibaldi. Revenu à Nuits, il eut huit enfants, dont Alexandre, qui fonda une maison de vins en 1900 et épousa la belle-sœur du Vicomte de Cholet, lequel prit une participation dans l’entreprise. Depuis 1978, différents actionnaires participent au capital de la Maison de Vins Lupé-Cholet. A noter que le château servit d’hôpital durant la guerre de 1914-1918, y recevant blessés et convalescents. A remarquer la petite chapelle incluse dans la clôture, construite par des particuliers au XVIème siècle, dite « Chapelle de Belle Croix » qui, pendant quelques décennies, servit de maison d’habitation et aussi de commerce ! Elle est toujours propriété vinicole, mais appartient désormais à la Maison Bichot qui utilise encore sa très belle cuverie et ses caves majestueuses.

Chaque Climat de Bourgogne est une parcelle de vignes bien délimitée qui possède son histoire et bénéficie de conditions géologiques et climatiques particulières.
Chaque vin issu d’un Climat a son goût et sa place dans la hiérarchie des crus (Appellation Régionale, Village, Premier Cru, Grand Cru).

Les Climats sont plus de 1200 à se succéder sur un mince ruban courant de Dijon à Santenay, au sud de Beaune ; certains répondant à des noms prestigieux et mondialement connus comme les Saint Georges, Chambertin, Romanée-Conti, Clos de Vougeot, Montrachet, Corton, Musigny…

Le totem installé sur cette place apporte de plus amples informations sur cette thématique.

25. Hôpital Saint-Laurent

En 1270, un hospice est mentionné à Nuits. L’hôpital prend le nom en 1458 d’Hospice Saint- Laurent. L’actuel édifice est bâti en 1633. A noter dans cet ancien hôpital l’existence de la jolie chapelle du XVIIème siècle et une belle apothicairerie XVIIIème-XIXème avec une importante collection de pots en faïence, de bouteilles, de chevrettes, d’albarelles (petit vasecylindrique)… Le tout renfermant d’inquiétantes substances. L’ensemble est inscrità l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

L’édifice s’est développé au cours des siècles par le bénéfice de nombreux dons, une partie importante de ceux-ci étant constituée de vignes formant aujourd’hui un remarquable domaine viticole dont la récolte est mise aux enchères au mois de mars de chaque année, lors de la populaire Vente des Vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges.

A l’automne 2018, l’hôpital historique a été désaffecté et l’ensemble de ses activités transféré sur le site de la maison de retraite dans des bâtiments neufs et fonctionnels.

26. Place au Poisson

Le Meuzin, cours d’eau traversant la ville, pouvait autrefois devenir brutalement une rivière torrentielle. Les inondations de 1747 et de 1757 ont été tellement meurtrières et dévastatrices que sur la place Monge du centre-bourg, plus connue sous le nom de Place au Poisson, la hauteur présumée de l’eau à cette époque a été matérialisée par un poisson sculpté dans l’une des façades.

27. Paul Cabet et Beffroi

Ce qu’on appelle « Le Beffroi » est en réalité une tour carrée, datant du XVIIème siècle. Symbole de la ville, il est surmonté par une cloche qui autrefois servait de timbre à l’horloge de la ville que l’on sonnait en cas d’alarme.
Au centre de la façade, on aperçoit le buste de Paul Cabet, élève et gendre de François Rude, célèbre sculpteur. Cette œuvre a été inaugurée en 1933. Une semaine avant la cérémonie officielle, il apparaît que la date de naissance gravée au-dessus du buste n’est pas la bonne : 1816 pour 1815. Au-dessus de l’entrée principale, vous pouvez contempler les blasons des Sires de Vergy (Nuits-Amont a longtemps été dans la dépendance de la duchesse de Vergy) de la ville et de la Bourgogne. Le Beffroi est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

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